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Dompter la ville par la nature, séminaire au Centquatre le 5 mai 2015


Le 5 mai dernier, l’Agence des Espaces Verts (AEV) ainsi que la région Ile-de-France organisaient au Centquatre un séminaire autour du végétal en ville. Sonia Woelfflin a pu y assister dans le cadre de son stage chez Via Paysage. La journée était ponctuée d’intervenants de différents métiers (architectes, paysagistes, géologue, apiculteur…) autour de tables rondes divisées sous les thématiques suivantes : 

  • Ville, fléau ou nouveau berceau écologique ?
  •  L’équilibre écologique par compensation est-il un message raisonnable en milieu urbain dense ?
  •  Promesses de natures urbaines
  • Quels paysages nourriciers pour demain ?





Pourquoi parler de la nature en ville ?

On observe aujourd’hui plusieurs tendances. D’un côté, le rêve d’espaces naturels, spacieux et sauvages ; et de l’autre, la présence de villes toujours plus urbanisées, plus verticales, transportant leurs lots de fléaux. Face à ce constat, une cohabitation est-elle possible ?

Dans un contexte de dérèglement climatique et de pression démographique à venir, le végétal semble être une des solutions pour améliorer et préparer la ville de demain. Cet événement a mis en lumière les actuels et futurs enjeux de la ville et de la nature autour de discussions entre les invités. Les principales idées évoquées sont ici retranscrites sous forme de bulles, suivis de résumés synthétiques. Il ne s’agit pas de solutions mais plutôt d’idées soulevées ou d’exemples cités, qui permettent d’ouvrir une réflexion.




Cette partie a débuté par une discussion autour une définition de la nature. Peut-on parler d’une ou plusieurs natures ? La cohabitation entre le végétal et le milieu urbain soulève différents questionnements : quelle place laisser à la nature ? Comment déterminer ce qui est à conserver ou à supprimer ? Sous quels critères peut-on justifier ces interventions ?
Ces interrogations  ont mené vers des propositions d’actions ou de postures à adopter : comment laisser d’avantage de place à la végétation en ville, comment organiser ces intégrations et construire une pédagogie liée à ces changements ?

Références citées :
-          Du bon usage de l’arbre, Francis Hallé, Acte Sud, 2011
-          Atlas de la nature à Paris, Apur, 2006



Cette rencontre, entre Roland Castro, architecte, et François Letourneux, président du Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature, a dessiné deux postures : d’un côté la création du Central Park du Grand Paris, et d’un autre la conservation d’une zone non urbanisée.
Le débat animé autour de cet espace illustre les enjeux actuels d’une opposition ville-nature. Le projet du Central Park du Grand Paris est socialement défendable mais ne le semble pas du point de vue de la nature.



Dans cette partie, l’élément principal émergent est le changement du regard, qui s’est révélé au cours des discussions. La nature urbaine n’est pas uniquement celle que l’on s’imagine. C’est aussi, par exemple, la biodiversité particulière qui se développe dans les friches industrielles ou dans les délaissés urbains. Une prise de conscience culturelle s’installe peu à peu.
Lorsque l’on laisse la place à une certaine flexibilité, l’habitat se transforme (le 2ème chantier, le frontage) et entraîne d’autres formes de natures urbaines.

Référence citée :
-          Reconquérir les rues, Nicolas Soulier, éditions Ulmer, 2012. 



Aujourd’hui des entreprises proposent de nouvelles idées en termes d’agriculture urbaine et apportent des réponses aux nouveaux marchés. Plusieurs formes existent déjà : les fermes urbaines, les fermes verticales ou encore la production hydroponique. Ces interventions redonnent parfois du sens à des sites en requalifiant des friches ou en investissant des espaces qui puisent dans l’énergie des bâtiments (data center). Cependant, la culture urbaine doit faire face à plusieurs problématiques comme la prise en compte du climat local, ou le prix du foncier, favorisant les logements plutôt que l’agriculture.


Ne pas opposer ville et nature, mais les fusionner : vers une application sur le Neruda Lab.

Ce séminaire a permis de soulever de nombreux éléments reflétant de réelles problématiques actuelles. En conclusion de cette journée, l’idée générale proposait de s’écarter du débat des oppositions Homme-nature/ville-campagne mais plutôt d’imaginer leur interaction.


Cet événement ouvre des perspectives intéressantes pour la construction du projet Neruda Lab, un espace dédié à la créativité urbaine et à la culture éco-poétique à Saint-Ouen. Abordant l’écologie, l’agriculture urbaine, la culture ou encore l’économie sociale et solidaire, le Neruda Lab pourrait s’emparer de ces éléments et poursuivre leur développement, notamment en ce qui concerne la pédagogie autour de la place du végétal en milieu urbain, l’importance de la biodiversité d’un lieu et le développement durable (impact climatique, gestion des ressources, …).