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Présidentielles 2012, entendons-nous parler de Paysage ?



Alors que le premier tour des élections arrive maintenant sans tarder, Via Paysage (VP) tente de faire un constat sur l'écho du paysage et de l'architecture sur les programmes et discours des candidats.


Ainsi, pour reprendre la phrase contournée du Courrier de l'Architecte, "quand, de mémoire, l'un des candidats a-t-il, dans l'espace public, s'adressant à la nation, prononcé" les mots 'architecture, urbanisme ou paysage'?


C'est exactement là le drame.




Alors que le battage médiatique bat son plein autour des candidats, la citation de ses mots ne compose pas leurs discours tout comme le mot 'architecture' ne faisait pas partie de la loi du Grenelle 1...


Une cause provenant certainement d'un balancement général des candidats à ne pas trouver leurs voies sur le choix des acteurs pouvant ou devant construire une vision globale pour construire la France territoriale de demain.


Ainsi, quel est l'Acteur le plus à même de réfléchir et de décider au mieux et de manière la plus adaptée sur le projet territorial de la métropole et son programme afférant ?


Le maire, avec sa vison communale, l'intercommunalité, le département, la région, l'Etat, l'Europe...?


La question est ardue tant la réponse est lourde de conséquences.


Et l'actuel président de la République, monsieur Nicolas Sarkozy, a tenté de le faire il y a de cela quelques mois en relançant le projet du Grand Paris. Non sans se confronter aux différentes échelons de gouvernance territoriale.


Car le territoire est le fruit de multiples influences et programmes aux points de vues politiquement divergents.



"Ce qui n’empêche pas le candidat Sarkozy, après le Grand Paris jusqu’au Havre, le Grand Lyon et le Grand Marseille, de «rêver à un arc de développement s’ordonnant autour des vallées de la Seine et du Rhône», avec le risque premier de la planification autoritaire" comme le rappelle le Courrier de l'Architecte.
"Son principal challenger, François Hollande, propose lui de s’appuyer sur «les projets des territoires et des élus», ce qui n’est pas étonnant puisque le PS détient les principales grandes villes et quasiment toutes les régions. Au risque d’un dynamisme local sans cohérence globale." comme l'observe le Courrier de l'Architecte.

Car le projet de société ne peut se faire qu'à l'échelle macroscopique de l'Etat, pouvoir décisionnel majeur pour programmer les intentions d'architecture du paysage des prochaines décennies. Et VP le répète, nous parlons de paysage. 
Car la question n'est pas de construire un projet global sur les champs uniques de la construction de nouveaux logements ou la création d'axes routiers mais bien de sa globalité,  de l'identité des territoires, englobant notamment ces premiers éléments.


A cela, il peut-être important de souligner la négligence de ces prétentions de politiques urbaines vis-à-vis du Paysage, comme peut le rappeler Le Monde dans son article parut le 25 février dernier, suite au discours du président de la république sur la décision d'augmenter de 30 % le droit à construire. 


Car le constat est là. 


La volonté politique de ces 30 dernières années a été de donner à chaque Français son lopin de terre et son pavillon, en limite de la ville. Une décision de répandre à travers les campagnes le "mythe du petit château" d'après le paysagiste Bertrand Folléa, en "voulant démocratiser le modèle bourgeois sans voir qu'en changeant d'échelle, on changeait de modèle." 
Les politiques ont ainsi voulu "villageoïser", d'après le terme du professeur de géographie urbaine à l'ENS de Lyon, Michel Lussault, toutes les zones de logement en milieu rural tels que les lotissements en privilégiant le mythe de la campagne, de la 'ville-campagne', sur la "citta" italienne. Car en Italie, "même la plus petite cité est urbaine" alors qu'en France, "c'est l'inverse, même certaines grandes villes sont campagnardes..."


Enfin, il paraît important de souligner les différences d'échelles de temps entre le territoire, le paysage et celles des candidats. 


Ainsi, qu'adviendra-t-il de l'inauguration du 'Pentagone à la française', initiative de monsieur Sarkozy ou de la Philharmonie de Paris, créé par Dominique de Villepin, portée par Nicolas Sarkozy et inauguré par le prochain président de la république.


Une échelle de temps de construction de l'architecture des territoires et des paysages bien plus lointaine en comparaison des objectifs de campagne politicienne, à vision quinquennale. 


2017. Une vision si proche qui n'offre pas la possibilité de penser et de construire un projet cohérent et global de société. Tout cela ne pouvant se faire qu'au détriment du Paysage.


Que seront donc les paysages de demain si aucun projet de société n'est véritablement inscrit dans la durée ?




sources : lecourrierdelarchitecte - lemonde - lemoniteur